Je vous propose de découvrir ma lecture du Livre de la Genèse, l'une des œuvres majeures de la littérature religieuse. Une interprétation un brin décalée, saupoudrée d'humour, parce qu'il en faut.
Livre fondamental pour le judaïsme et le christianisme, La Genèse fait le récit des origines. Le livre commence par la Création du Monde par Dieu, suivie de celle du premier couple humain, Adam et Eve. Notre petit couple vit tout heureux dans l’insouciance la plus complète dans le jardin d’Eden jusqu’au jour où Eve, séduite par le vilain serpent, goûte au fruit défendu (la pomme de la connaissance) et incite Adam à en faire autant. Leur geste attire le courroux du Tout Puissant qui les exclut du jardin paradisiaque. Dieu détruit ensuite l’Humanité par le Déluge dont seuls Noé et sa famille sont sauvés. Enfin, L’Eternel différencie les langues et disperse l’Humanité sur toute la surface de la Terre lors de l’épisode de la Tour de Babel. Après cela, l’essentiel de La Genèse est consacré aux histoires d’Abraham, de Jacob et de Joseph. Le livre est anonyme. Selon des historico-critiques, le livre est une compilation d’un ensemble de textes écrits entre les VIII ème et II ème siècles avant Jésus-Christ dans le but de transmettre certaines traditions juives.
Le Livre de la Genèse est court, 95 pages. Facile d'accès, il se lit assez vite. Vous vous demandez sûrement quel est l’intérêt de se lancer dans la lecture de cette œuvre ? En tant que chrétienne, j’avoue qu’au départ j’étais intriguée par le discours religieux de la Création du Monde. Plus jeune, par curiosité, j’avais survolé Le Livre de la Genèse mais je dois bien admettre que je n’y avais pas retenu grand-chose, si ce n’est ce que tout le monde connait. Il était alors intéressant de le relire avec un regard neuf et surtout avec la maturité de mes trente-sept printemps. Et, croyez-le ou non, Ô grande surprise, je suis loin d’être déçue !
Attention. Je ne me permettrai pas de remettre en cause les fondements religieux ou même d’afficher du mépris pour ce qui constitue aussi mes propres croyances. Il n’en reste pas moins qu’au fil des pages et au rythme des aventures d’Adam, Eve, Abel, Caïn et des générations suivantes, du pays de Canaan à l’Égypte, des passages et des thèmes ont attiré mon attention, me faisant sourire voire rire par moment.
Petite devinette pour commencer. Que sont Zimran, Jokscham, Medan, Madian, Jischbak, Schuach, Séba, Dedan ? Ou encore Nebajoth, Kédar, Adbeel, Mibsam, Mischma ? Allez, langue au chat. Ce sont des prénoms ! Vous imaginez appeler vos enfants de la sorte aujourd’hui ? Drôle d’héritage à porter toute une vie pour un enfant. Avouez, on en viendrait à apprécier d’autant plus nos bons vieux prénoms traditionnels. J’en ai même eu du mal à les retaper ! Et ils doivent, en plus du fait de porter des prénoms imprononçables, se multiplier sur Terre pour servir le Tout Puissant. Relevez que ce sont des prénoms de garçons car à l’époque, apparemment, on n’enfante que des garçons. Ou si filles il y a, il n’y ait fait que très rarement mention. L’un des seuls prénoms de fille que j’ai dû trouver est celui de Dina. Mais alors, je me pose une question : s’il n’y a que des garçons, comment les générations suivantes peuvent-elles exister ? A méditer.
Le Livre de la Genèse dit : « Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme ». Un homme innocent, insouciant, naïf. Mais il commet l’erreur ultime en mangeant la pomme, fruit de l’arbre de la connaissance, à cause d’Eve (on y reviendra plus tard). Dieu détruit alors l’Humanité, réintégrée petit à petit. Plus le papyrus de l’histoire se déroule, plus on découvre les différentes facettes de l’homme. On le voit totalement dévoué à Dieu, bon, généreux, prêt à tous les sacrifices. Ainsi, Abraham n’hésite pas offrir son fils Isaac en sacrifice à Dieu. Mais l’homme peut aussi être animé par des sentiments beaucoup plus vils comme user de la manipulation ou jalouser son semblable. Joseph était le fils préféré de Jacob, ce qui provoqua la jalousie de ses frères jusqu’à le vendre et le faire passer pour mort auprès de leur père.
Mais, sans conteste, c’est la femme qui en prend le plus pour son grade. Elle est la cause du pêché originel, elle est responsable de tous les malheurs de l’homme. C’est par sa faute si l’Humanité est détruite ! Dieu punit la femme en conséquence : « j’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi ». La femme symbolise la tentation. Consœurs de la gente féminine, croyez bien qu’avec un tel héritage, on démarre difficilement dans la vie avant même de naître ! En plus de cela, j’ai vraiment l’impression que la femme ne sert qu’à reproduire la race humaine, à tout âge soit dit en passant. Et pour y parvenir, elle peut être manipulatrice et sournoise, allant jusqu’à user de ses charmes. Jacob s’est retrouvé marié à Léa et Rachel, deux sœurs. Mais Jacob n’aimait que Rachel, stérile. Jalouse de l’amour que Jacob portait à sa sœur et désireuse de retenir son époux, Léa enfanta jusqu’à ne plus pouvoir (six fils et une fille). Elle donna même sa servante pour femme à Jacob afin de multiplier la descendance (deux fils). Voyant cela, Rachel voulut se venger de sa sœur. Elle donna alors sa propre servante pour femme à Jacob (deux fils). Au final, Dieu entendit les prières de Rachel, laquelle enfanta deux fils. Une véritable course à la procréation où tous les coups sont permis, y compris la négociation d’une nuit avec Jacob contre des… mandragores. L’on se prendrait presque de pitié pour Jacob… Les exemples de ce genre sont à foison dans le livre.
Que d'enseignements ! Dans un prochain post, vous découvrirez le Cantique des Cantiques, un autre livre de la Bible. Un ode à l'Amour. Tout un programme !
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