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  • Photo du rédacteurSossé Oumedian

Je me souviens...

Dernière mise à jour : 16 août 2022

Mes souvenirs d’enfance contés à la façon de Pérec


Je me souviens de mon enfance heureuse.


Je me souviens d’une famille aimante, deux sœurs jumelles délirantes aujourd’hui encore.


Je me souviens de ma grand-mère maternelle.


Je me souviens de ce visage ancré dans ma mémoire, ce sourire rassurant, ce regard pétillant et tendre qui enveloppait mon cœur d’un amour infini. Ma grand-mère était un petit

bout de femme, ordinaire aux yeux d’autres mais si extraordinaire pour moi. Elle avait cette gentillesse, cette générosité, cette bonté d’âme, cette beauté intérieure qui rejaillissait sur

chaque membre de la famille et qui faisaient d’elle un être d’exception.


Je me souviens des yeux de ma grand-mère, prunelles pénétrantes, océans calmes de tendresse et d’affection. Les yeux sont le miroir de l’âme dit-on. Pourtant, je pouvais aussi y

déceler tantôt de la tristesse, tantôt de la colère mais jamais de méchanceté. Ce magnifique regard perçant exprimait tellement d’émotions qu’il me parle encore.


Je me souviens de ma mère et de tous les moments vécus ensemble. Ma mère... Je n’aurais assez de toutes les feuilles du monde pour écrire à son sujet.


Je me souviens de mon phare, la lumière dans ma solitude, ma force, ma joie de vivre, ma raison d’aimer, ma référence d’humanité, mon guide, mon clown, l’incarnation de la maternité.


Je me souviens de cet être de lumière qui illuminait une pièce de sa seule présence.


Je me souviens de cette femme qui marque la conscience des gens qui l’ont connue et qui la considèrent comme la mère avant d’être la femme ou l’amie.


Je me souviens de cette beauté intérieure et extérieure. Joviale, drôle, attachante, pétillante, elle était le miel entouré d’abeilles, attirant les gens autour d'elle.


Je me souviens de ces soirées d’été dans notre jardin, à jouer aux cartes, ma mère nous embobinant régulièrement. Mais qu’importe, elle était notre mère.

Je me souviens de ma mère dans la cuisine, préparant des plats succulents souvent à partir de rien ou concoctant des spécialités les plus appétissantes les unes des autres pour Noël ou

Pâques. Je sens encore le doux fumet de ses préparations. Ah... La mémoire et ses mystères.


Je me souviens de ma mère, partir à la fleur de l’âge, laissant nos âmes meurtries et orphelines. Elle a emporté avec elle la promesse d’un amour infini, inconditionnel que je ne retrouverai nulle part. Dès mes premières secondes dans ce monde, j’ai été bercée d’un amour si pur et si profond, autant qu’un abîme de plénitude dans lequel on plonge les yeux fermés pour ne ressentir qu’une extraordinaire sensation de bien-être.


Je me souviens de mes jeunes années, entre rêves et réalités, foulant de hautes herbes dans une grande et belle prairie, baignée dans une pluie de rayons étincelants, dodelinant au gré du

chant des oiseaux et du murmure de l’eau limpide d’une rivière toute proche.


Je me souviens des rires et des pleurs.


Je me souviens de cet air, le son triste du doudouk, la flûte traditionnelle arménienne.


Je me souviens de cette douce mélodie mélancolique que j’aime tant, venir caresser mes oreilles avec nostalgie, ce chant d’amour, cette douloureuse complainte, cette lamentation qui

s’envole vers le ciel à destination des anges protecteurs de nos disparus.


Je me souviens de ce cri étouffé dans les larmes quand la douleur s’exhale, un cri pourtant si beau en ce bas monde.


Je me souviens du soleil à son zénith, le monde continuant de tourner.


Je me souviens de la vie, victorieuse quoi qu’il advienne.

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